Visite du quartier de Balat à Istanbul : couleurs et traditions
Istanbul est une ville où chaque quartier est un monde en soi. Il n’y en a guère parmi eux qui ne disposent d’une respiration qui lui est propre, d’un poul particulier. Autant que d’une architecture unique, d’une configuration de formes et de couleurs singulière.
À l’écart du centre-ville tout en étant proche de la Corne d’or, Balat fait partie de ces quartiers atypiques. Très calme dans ses hauteurs, animé dans ses principales artères, c’est de ces façades colorées qui flanquent ses rues qu’il tire sa renommée. Dans cet article, petit aparté de ma série Bruxelles – Mont Ararat sans avion, je vous invite à me suivre dans sa découverte.
Où se trouve le quartier ?
Le quartier de Balat est situé dans le district de Fatih, au centre d’Istanbul, mais à l’Est du centre-ville. Il est possible de s’y rendre, depuis Eminönü, par la ligne T5 qui longe la Corne d’or.
Le district de Fatih est le plus rigoriste d’Istanbul. Son atmosphère détone avec Karakoy par le calme religieux qui y règne. C’est surtout le cas entre la mosquée de Mehmet le Conquérant et la mosquée du Sultan Sélim. Les femmes y sont entièrement voilées et les hommes en tenue traditionnelle. Mieux vaut s’y rendre les membres bien couverts et ne prendre de photos que des monuments.
Balat, dans certaines de ses artères, offre une ambiance bien différente. Sans doute est-ce dû au fait de son affluence touristique, qui a suscité l’apparition de nombreux cafés « branchés » où une jeunesse y parle en anglais.
Les rues colorées
Si Balat attire, c’est sans nul doute grâce à la beauté de ses rues. À cet égard, la Merdivenli Yokus est en général celle qui suscite le détour. Cette rue-escalier arbore de belles et hautes façades aux couleurs variées et criantes : du bleu, du vert, de l’orange. Une longue fresque bigarrée à laquelle s’accrochent des lierres, se dessinent des reliefs divers, se creusent des fenêtres surmontées de vitraux colorés. Des guirlandes et des fils de linges enjambent le vide entre les balcons, joignant les balustrades de petites terrasses en vis-à-vis.
Le quartier juif d’Istanbul
Balat est devenu le foyer d’une importante population juive à partir du 15e siècle. À cette époque, un sultan du nom de Bayezid II offrit la citoyenneté aux Juifs exilés, fuyant l’inquisition espagnole. Sur les 18 synagogues qui furent construites dans le quartier, il en demeure 3 : les synagogues Ahrida, Istipol et Yanbol.
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Mosquée Fethiye et églises orthodoxes
La mosquée Fethiye a pris place dans ce qui était autrefois l’église byzantine Théotokos Pammakaristos. La chapelle latérale de l’ancienne église abrite aujourd’hui un musée. En son sein, se dessinent toujours fresques et mosaïques, ainsi que leurs représentations liturgiques.
Pour la visite: entrée payante, mais est incluse dans le Museum Pass Istanbul.
Un peu plus loin, dans le quartier des remparts, se trouve l’Église du Saint-Sauveur. Elle aussi fut transformée en mosquée en 1511, gardant les traces du monothéisme autrefois vénéré. Aujourd’hui, comme dans la Sainte-Sophie, les fresques sont recouvertes par des nappes. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez admirer de magnifiques mosaïques à fond d’or, considérées comme parmi les plus belles du monde byzantin.
Pour la visite: entrée gratuite
L’Église bulgare de fer
Balat abritait également une grande variété d’ethnies, de cultures et de religions. L‘église Saint-Etienne est une église orthodoxe bulgare entièrement construite en fonte. Le bâtiment à plan basilical est de style néogothique. Son intérieur est richement orné et son beffroi, haut de 40 mètres, contemple le flot de la Corne d’Or.
Pour la visite : accès libre
Collège grec orthodoxe de Phanar
Perché sur les hauteurs du quartier, ce grand édifice de briques rouges est l’Académie patriarcale de Constantinople, une prestigieuse école grecque orthodoxe. L’entrée principale du bâtiment, un grand portique où mène un escalier cloisonné de clôtures en fer forgé, en impose. Toute la masse de l’édifice aux allures de château surmonté d’un dôme – qui sert d’observatoire pour les cours d’astronomie et dispose d’un grand télescope – surplombe le visiteur qui s’y rend.
Retour vers Eminönü en longeant la Corne d’Or
Après avoir passé l’après-midi à Balat, je décide de repartir à pied vers les quais. Je longe ainsi les eaux en suivant la Pasa Abdülezel, passant devant des façades colorées, des minarets et des dômes, passant sous le pont Ataturk, parvenant bientôt à la zone des quais, dont l’afflux est perpétuel. Je prends le bateau à l’embarcadère d’Eminönü pour repartir vers l’Asie.
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