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Une journée à Thessalonique: la ville effervescente en bord de mer

Après notre passage à Skopje, nous poursuivons notre route en Grèce, jusqu’à Thessalonique…

Arrivée à Thessalonique

C’est dans cette grande tache blanche et lumineuse, à travers les vitres du bus, que mon regard se perd. La nuit tombe et depuis les eaux obscures se distinguent un millier de phares dans l’obscurité. Étalés sur ses pentes, ces flocons de lumières tapissent la montagne jusqu’à ce que l’obscurité soit rétablie aux abords du sommet. Thessalonique bouillonne de vie, enivrée par la douceur de la soirée.

La ville me fait penser à Naples. Une grande vitalité alimente ses rues et ses places. Ses immeubles caractéristiques, semblables à ceux d’Athènes, permettent tout de suite d’identifier Thessalonique comme une ville grecque.

L’ambiance urbaine est fougueuse, anarchique, militante. Les chats trainent partout dans les rues. Des slogans forts font vivre les murs.

Ou ai-je dormi ?

Après avoir grimpé des pentes très escarpées, nous arrivons enfin dans une auberge de style international, le Arabas Studio. Elle est très familiale. On y projette un film. Costas, le tenancier, nous convie à la projection et nous offre un thé. Nous préférons sortir pour aller humer l’atmosphère de la ville.

Soirée à Thessalonique

Nous prenons un taxi qui nous mène vers la promenade au sud de la ville. La fenêtre est ouverte, je reçois la caresse de l’air chaud et cotonneux et mes narines frémissent du parfum de Méditerranée.

Nous nous installons sur la terrasse d’un restaurant. On y mange des dizaines de spécialités, qu’on arrose de Mythos, d’ouzo et de raki. Des internationaux partagent notre table et je suis contraint de redonner vie à mon anglais rouillé jusqu’à l’os.

Nous poursuivons la soirée en longeant un bord de mer, partageant une bouteille d’ouzo qu’on se passe de main en main pour y boire au goulot. On finit dans une soirée guindée, en plein air, nichée dans une enclave de la ville, où une pléthore de touristes bien sapés dansent et consomment des boissons beaucoup trop chères. Avec ma casquette militaire, ma chemise en sueur et mon short de randonnée, je suis dix niveaux en dessous des standards de la soirée, et mon anglais se détériore à mesure qu’avance l’ivresse. Je finis donc par rentrer, escaladant les hauteurs de la ville dans la fraicheur de la nuit.

La vieille ville, Ano Poli

Le matin suivant, nous partons nous promener dans la vieille ville. Elle se situe en amont du reste de la ville, constituant un amas de maisons anciennes aux toits oranges délimitées par une enceinte dont il demeure des vestiges sur certains tronçons, d’autres parties étant remplacées par des boulevards ou des routes.

Nous flânons dans ces rues calmes. Les chats ourdissent d’obscures plans dans les recoins sombres des chaussées. Sur les murs, on peut lire des messages à caractère politique. « Tourists are not welcomed here ! » découvre-t-on en guise d’accueil.

rue de Thessalonique

La vieille ville est fortement inclinée. La visiter revient à monter et descendre des rues scabreuses. Nous marchons jusqu’au mur d’enceinte, qui sépare Ano Poli des quartiers du nord. À son angle se trouve un des meilleurs points de vue sur la ville. Elle s’étend comme un gigantesque amphithéâtre donnant sur la mer qui déjà brille d’un bleu éclatant.

vue Thessalonique

L’Acropole et l’Heptapyrgion

Le mur d’enceinte fut construit et remanié par les Byzantins. Il traversait la ville jusqu’à la tour blanche, au bord de la mer, et protégeait ainsi toute la partie sud de la vieille ville. Attachée à la première, une seconde enceinte encercle l’acropole de Thessalonique. Dans sa partie nord-est se trouve la forteresse de l’Heptapyrgion.

Elle fut une forteresse byzantine puis ottomane, avant de devenir une prison. Aujourd’hui, elle abrite un musée d’art, où le calme règne, et qui offre de superbes panoramas sur la ville.

La rotonde et l’Arc de Galère

Nous descendons les pentes et marchons jusqu’à un gros bâtiment circulaire. Il s’agit de la rotonde de Saint Georges, un temple romain transformé en église chrétienne du temps de Constantin (en 326). Cet édifice imposant était relié au palais de Galère, situé plus au sud, par l’arc de Galère dont on peut un peu plus loin admirer sur ses piliers de superbes bas-reliefs. Quant au palais, il n’en demeure que des ruines, posées au centre des immeubles.

agora thessalonique

La tour blanche et l’agora romaine

Nous continuons notre promenade jusqu’à parvenir à un grand espace ouvert où se croisent des axes importants. D’un côté, le théâtre Aristote, de l’autre la tour blanche qui toise la mer Égée.

tour blanche thessalonique

Nous faisons halte dans un petit restaurant, où nous commandons différents plats : tzatzíki, tomates à la feta, poulet aux champignons, filets de maquereaux, feta frite au miel, rouleaux de printemps à la feta et aux légumes, le tout arrosé de vin rouge bien frais. Le repas est délicieux.

Nous continuons ensuite notre déambulation. Nous allons dans les ruines de l’agora romaine, puis dans le parc adjacent, où nous visitons l’église de la Panagia Chalkeon et son petit jardin.

D’autres lieux à Thessalonique

Hagios Demetrios

Ce monument religieux emblématique de Thessalonique est dédié à Saint Démétrios, le saint patron de la ville. L’intérieur de cette basilique byzantine du VIIe siècle est orné de superbes mosaïques et abrite la crypte du saint.

Hagios Demetrios thessalonique

Le Musée archéologique de Thessalonique

Très important musée en Grèce, avec un focus sur la Macédoine antique. Il abrite des pièces allant de l’âge du bronze à l’époque romaine, notamment des sculptures, des bijoux et des objets funéraires provenant des tombes royales de Vergina.

Les marchés de Thessalonique

Deux marchés principaux, Modiano et Kapani. Il s’agit de lieux vibrants, saturés de couleurs et de parfums. On y trouve des étals d’épices, d’olives, de fromages et de poissons frais, ainsi que de petites tavernes où déguster des spécialités.

Départ de Thessalonique

Notre excursion s’achève avec un café sur les berges de la ville. Une fois requinqué, il est temps de nous rendre à la gare, qui se situe à la lisière du centre-ville. Nous montons dans un train en direction de Darma, pour un trajet de 4 h environ.

Une fois arrivés, il nous faut encore prendre un taxi vers Kavala, petite ville portuaire d’où partent les ferrys à destination des îles du Nord de la mer Égée. Ça nous coûte 50€ de trajet supplémentaire.

Il fait nuit quand le taxi nous dépose. Le camping où nous espérions dormir est fermé. Il est tard et on se résout à installer notre tente sur le parking vide du camping à l’abandon. Une bière et un paquet de chips en guise de repas, puis dodo.

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