Un jour à Skopje, la capitale surprenante de Macédoine du Nord
Après être passé par Salzbourg, Zagreb et Belgrade, Skopje constituait la quatrième étape de notre périple à travers les Balkans.
Arrivée à la frontière de Macédoine du Nord. Des barbelés séparent l’asphalte de la route à son bas-côté délaissé et jonché de déchets. Au-delà, on ne voit qu’un terrain vague rendu aussi inaccessible par le mur de barbelés que par l’épaisseur de la nuit. De grands spots pointant leurs faisceaux vers nous nous font comprendre que le check-point n’est plus très loin. Une fois arrivés, nous sortons y présenter nos passeports. Des militaires lourdement armés observent les passages avec un air impassible. Une fois remontés dans le bus, nous repartons. 45 minutes nous séparent encore de Skopje.
La ville est composée de larges boulevards dessinant des axes autour de gros bâtiments pimpants et modernes et d’habitations de fortune. Nous marchons un moment avant de parvenir à notre hôtel, le Mickitos. Nous sommes accueillis par deux trentenaires qui nous montrent nos dortoirs. Il y a ici une ambiance internationale style backpackers, qu’on retrouve dans toutes les guesthouses du monde entier, où les discussions font s’entremêler de façons bienveillantes et enthousiastes des anglais aux accents variés.
Nous allons manger dans un des derniers restaurants toujours ouverts du quartier ottoman, où les bars et les cafés à chicha animent la rue. Nous mangeons un hamburger à la viande de kebab. Le quartier est très agréable. Dans l’atmosphère douce d’une nuit d’été, je perçois des odeurs que je connais, annonciatrices de l’arrivée progressive dans une nouvelle aire géographique, à la confluence entre l’occident et l’orient.
L’esplanade du centre-ville
Nous sortons du Mickitos pour une première virée en ville. Skopje est une ville contrastée, notamment dans son architecture, ce qui, au premier abord, me la rend étrange. Le quartier ottoman, au nord du Vardar, est similaire à une petite ville typique des Balkans, la partie sud, en revanche, et autour de la place Mère Thérésa, est un amalgame de bâtiments modernes et de constructions dans un style gréco-antique.
La ville foisonne de statues et de bâtiments à colonnades d’une envergure parfois démesurée. Traversant le pont de pierre, nous nous retrouvons face à la statue d’Alexandre le Grand sur son cheval, lui-même dressé sur ses pattes arrière. L’énorme statue est perchée sur un haut piédestal au centre de la place du même nom.
La surabondance des statues est là pour transmettre aux passants le fantasme d’un passé glorieux. La culture hellénique, et particulièrement l’épisode d’Alexandre de Macédoine dont l’héritage est sujet à contentieux avec la Grèce, est ici fortement mise en avant, de façon parfois tellement outrancière qu’on prend conscience de l’enjeu géopolitique qui se cache derrière.
Diversité de Skopje
Skopje est une capitale reflétant la diversité ethnique de la Macédoine du Nord. 62 % de la population de la ville est macédonienne, tandis que les Albanais et les Roms représentent respectivement 32 et 4 % de la population, avec une répartition marquée entre ses quartiers.
Au sud du Vardar, les quartiers modernes témoignent de la reconstruction socialiste après le séisme de 1963, tandis qu’au nord, le vieux bazar et les quartiers albanais et roms conservent une atmosphère plus traditionnelle. Parmi eux, Šuto Orizari, unique commune au monde à avoir le romani comme langue officielle. Contrastant avec ces zones populaires, les pentes du mont Vodno accueillent ambassades et villas.
Le quartier ottoman
Dans la partie nord de la ville réside le quartier ottoman, à l’ambiance bien différente. Certaines artères sont plutôt touristiques, mais il est possible, en se perdant un peu, de trouver de nombreuses rues vraiment authentiques.
Nous nous arrêtons dans un petit restaurant où l’on nous sert une soupe et des spécialités locales.
Nous poursuivons notre promenade jusqu’à tomber sur un grand marché couvert, mais dont les étals débordent dans les rues avoisinantes. Il s’agit du vieux bazar de Skopje, le plus grand des Balkans derrière celui d’Istanbul. On y trouve toute la panoplie des denrées méditerranéennes, en plus de ferrailles, de vieux tapis et de bric-à-brac en tout genre.
Les transports à Skopje
Skopje est un important carrefour des Balkans, situé à proximité de plusieurs capitales comme Sofia, Tirana et Pristina. La ville est traversée par deux corridors paneuropéens, facilitant les liaisons avec Belgrade, Thessalonique et d’autres grandes villes de la région. Malgré ces connexions stratégiques, les infrastructures de transport restent inégales, notamment vers l’Albanie. Skopje dispose d’une gare ferroviaire desservant plusieurs destinations internationales et d’une gare routière moderne offrant des liaisons vers de nombreuses villes européennes.
Pour se déplacer en ville, le réseau de bus climatisés reste le moyen le plus efficace. En cours de modernisation, sa flotte se compose de bus au design rétro. Les taxis, disponibles 24 h/24, sont une alternative pratique pour circuler facilement à des prix abordables. La location de voiture est également une option, avec la présence des grandes enseignes internationales.
Départ de Skopje
Nous prenons le thé dans un petit comptoir avant de prendre un taxi qui doit nous mener à la gare. Je mange un feuilleté au fromage, et nous vidons nos derniers denars en boissons.
Nous voilà bientôt dans le bus direction la Grèce. Il traverse la belle région des gorges de Treska dont on regrette de ne pas avoir pu la découvrir. Le début de soirée est marqué par notre entrée en territoire grec. Le soir pointe lorsque nous parvenons à la mer. Elle offre un vent de fraicheur. Au loin, une tache blanche parsemée de lucioles dorées : Thessalonique.
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