Tour des plus belles mosquées d’Istanbul
Istanbul est une ville incroyable. Un tourbillon de vie, dont chaque quartier en est une déclinaison. Souvent une phrase revient, reprise en flocage sur des t-shirts et autres produit du merchandising des magasins de Galata : « they call it chaos, we call it home ». Un chaos qui perdure à l’ombre des bâtiments millénaires. Istanbul, c’est la réunion de trois terres sur un carrefour marin. Elle prend une infinie beauté grâce aux dômes et minarets qui la constellent. Car un nombre impressionnant de mosquées s’y trouve, de toutes les tailles.
Dans cet article, je vous partage une liste non-exhaustive de mosquées que j’ai eu l’occasion de découvrir lors de mon voyage vers le Mont Ararat.
La mosquée Süleymaniye
Entrée : gratuite
La mosquée Süleymaniye, ou mosquée de Soliman le Magnifique, c’est d’abord une position géographique. Posé sur les hauteurs du quartier d’Eminönü, on y parvient par des ruelles que les dénivelés transforment en escaliers. Difficile de s’orienter dans ce dédale, mais l’envergure de la mosquée écarte le risque de la rater.
Süleymaniye est une des plus grandes d’Istanbul, et parmi les premières que l’on repère en traversant le Bosphore. Face aux deux stars de Sultanahmet, la mosquée bleue et la Sainte-Sophie, elle tient tête. Elle se trouve au centre d’un parc, et permet une vue dégagée sur le quartier d’Eminönü sur l’esplanade de Sultanahmet et le Topkapi, sur la corne d’or et les quartiers autour de Galata, et sur le Bosphore et la partie asiatique. En somme, un bon spot panoramique sur Istanbul.
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Nous la visitons à la nuit tombante, ce qui lui confère une ambiance particulière. Son parvis, grande cour de marbre, est encadré de 4 minarets reliés par des portiques à colonnes coiffés d’une multitude de dômes. En plein centre se trouve une fontaine d’ablution.
La nef, recouverte de moquette, est impressionnante par sa taille. L’acoustique est elle aussi surprenante, et le moindre bruit résonne dans tout le bâtiment. L’ambiance est calme, et nous pouvons calmement observer ce silence ponctué d’échos.
La mosquée Süleymaniye était probablement ma préférée, sans doute parce que nous la visitâmes au crépuscule, et que le calme permet réellement de profiter de l’atmosphère si particulière de ces édifices religieux. Il est possible de s’y asseoir sur la moquette, pour lire ou s’y recueillir. Une clôture sépare les visiteurs des croyants.
La mosquée Sainte-Sophie
Entrée : gratuite
13€ le tour guidé, gratuit avec le Istanbul e-pass
L’emblématique, probablement la plus célèbre, la sainte Sophie fut une basilique byzantine. Ordonnée par Justinien, construite en 5 ans, elle devient mosquée après la prise de Constantinople par les Ottomans. Elle fut transformée en musée sous Atatürk, puis redevient mosquée, sous la décision de Recep Tayyip Erdogan. Un monstre de pierre, amoncellement de dômes, le tout formant un carré dont chaque angle est percé de minarets épais.
Difficile de dire ce qui est le plus impressionnant, entre l’extérieur et l’intérieur. On y pénètre en passant par une porte en bronze, pour arriver dans un vestibule où on enlève ses chaussures. Il y a ensuite le narthex, et franchissant une porte en cèdre du Liban, on parvient dans la nef. On s’émerveille alors qu’un tel édifice peut tenir debout. Particulièrement sa coupole, de 32 mètres de diamètre, si haute et large en même temps. Elle s’est d’ailleurs effondrée par le passé, deux ans après son édification. Si elle tient aujourd’hui, c’est grâce aux énormes contreforts qu’ajouta Théodore de Milet, son architecte, et qui donnent à la mosquée ce côté très massif. Des lustres, accrochés au toit, pendent par de longs câbles pour flotter à une hauteur pas loin d’effleurer le haut des têtes.
La nef est un grand rectangle recouvert de moquette verte. On s’y trouve pendant la prière, ce qui accentue l’authenticité et la mystique des lieux. Des croyants se recueillent. Les touristes restent dans une zone qui leur est réservée un peu à l’écart.
La mosquée Bleue
Entrée : gratuite
10€ le tour guidé, gratuit avec l’Istanbul e-pass
L’autre emblématique d’Istanbul, la mosquée bleue se caractérise par ses 6 minarets, signe de sa grande sacralité. Construite par le Sultan Ahmed 1er, l’objectif était de surpasser sa voisine, la Sainte-Sophie. La mosquée bleue est composée d’un dôme central entouré de quatre demi-dômes.
Malheureusement, des travaux sont en cours dans la mosquée lorsqu’on y pénètre en 2022. Toutefois, on parvient à distinguer bon nombre des 21 000 carreaux de faïence d’Iznik, dont le fond bleu fait passer une lumière qui donne son nom à l’édifice. À côté des vitraux, des motifs végétaux de toute sorte. Les coupoles sont façonnées en marbre blanc, donnant un ensemble chromatique d’une grande beauté.
La plus grande d’Istanbul : la mosquée de Camilca
Inaugurée en 2019, Camilca serait la plus grande mosquée de Turquie. Elle est située dans le quartier d’Usküdar, côté Asie, sur une colline éponyme. Cette position géographique la rend visible à chaque traversée du Bosphore. Elle aussi dispose de 6 minarets, qui ne mesurent pas loin des 110 mètres de haut. Ils encadrent un amoncellement de dômes descendant en cascade.
La mosquée Camilca fut inaugurée en 2019, sous Erdogan, avec l’intention d’en faire un illustre lieu de culte. Sa construction sur la plus haute colline d’Istanbul n’est pas due au hasard. Elle marque, au côté de la tour de transmission de Küçük, la ligne d’horizon de la rive asiatique.
La mosquée de Sokollu Mehmet Pacha
Entrée : gratuite
À Istanbul, mieux vaut ne pas se contenter simplement des « grandes mosquées ». Dans le foisonnement des lieux de cultes, une multitude d’entre elles de taille plus modeste valent le détour. La mosquée de Sokollu Mehmet Pacha en fait partie. Elle se situe dans un quartier en pente au sud-ouest de Sultanahmet. On y trouve des cafés anciens, des bâtisses en bois, des ruelles en dédale, qui nervurent la ville jusqu’à la mer de Marmara, dont on distingue dans l’embrasure du tissu urbain le stationnement des paquebots.
La mosquée de Sokollu Mehmet Pacha, en plus d’être magnifique, est davantage désertée par les touristes. Elle est toute faite de pierre blanche. Pénétrant dans sa cour par un escalier montant, on peut en admirer toute l’harmonie, uniquement brisée par son unique minaret. L’intérieur est une explosion de couleurs. La lumière filtrant par les vitraux fait chatoyer les carreaux de faïence d’Iznik. Ces derniers figurent des motifs floraux de couleurs rouge, vert et bleu et des calligraphies en alphabet Thuluth. Le tout s’harmonise avec le marbre blanc des parois et des colonnes.
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Je tenais à vous remercier chaleureusement pour cet article fascinant sur les plus belles mosquées d’Istanbul. Votre récit détaillé et vos descriptions des lieux sont tout simplement captivants.
Vous avez réussi à capturer la beauté architecturale, l’histoire riche et la signification culturelle de chaque mosquée que vous avez présentée. Vos explications sur les caractéristiques distinctives de chaque lieu de culte, qu’il s’agisse de la majesté de la Mosquée Bleue ou de la splendeur de la Mosquée Süleymaniye, étaient extrêmement informatives.
J’ai également apprécié la manière dont vous avez inclus des anecdotes historiques et des détails intéressants sur la construction de ces merveilles architecturales. Cela a enrichi ma compréhension de l’importance de ces mosquées dans l’histoire d’Istanbul.
Les superbes photos que vous avez incluses ont vraiment donné vie à ces monuments, permettant aux lecteurs de s’immerger visuellement dans la splendeur de ces lieux saints.
Votre passion pour Istanbul et son patrimoine culturel transparaît clairement dans vos mots, ce qui rend la lecture de votre article d’autant plus agréable.
Encore une fois, merci pour cet article inspirant qui m’a transporté virtuellement à travers les rues historiques d’Istanbul et m’a fait découvrir ces trésors architecturaux. Je suis impatient de lire vos prochains articles.