Exploration du Grand Bazar d’Istanbul: saveurs et artisanat

Dans une ville où l’effervescence est la norme, le cœur battant est une surenchère. Entre le Fatih et le Sultanahmet, en plein centre du quartier d’Eminönü, s’étend le grand bazar, striant la densité urbaine d’artères populeuses et de cavités grouillantes. S’y promener est un plongeant dans le tumulte de la vie quotidienne stambouliote. Ils s’y jouent des scènes chaque jour renouvelées. Ventes à la criée, négoces, interactions en tout genre, les rues sont ici un chaos de sociabilité humaine.

4000 échoppes composent le Grand Bazar, ce qui en fait le plus grand marché couvert du monde. Il fut un temps où chaque artère abritait sa corporation : celle des orfèvres, des dinandiers, des marchands de tapis. L’impulsion touristique a fini par standardiser les lieux, ce qui se traduisit par une homogénéisation des articles vendus sur les étals des échoppes. Il n’en demeure pas moins que subsistent des magasins spécialisés, dont les produits vendus sont fabriqués sur place.

Visite du Grand Bazar d’Istanbul

Le quartier d’Eminönü est riche de magasins en tout genre, si bien qu’il n’y a pas de différence flagrante entre le grand bazar et l’extérieur. Il est possible d’y pénétrer via plusieurs portes, marquées d’un portique indiquant l’entrée en grosses lettres. La Kalpakçilar cadessi, la rue des Chapeliers, est une des artères centrales. Elle joint les portes de Nuruosmaniye et de Beyazit. La première, adjacente à la mosquée éponyme, est une bonne entrée pour la visite.

Dans le grand bazar, les boutiques se trouvent au rez-de-chaussée, et les étages abritent des logements anciens.  Parfois, les magasins s’étendent sur plusieurs niveaux.  Le grand bazar en devient une fourmilière dont une multitude de pièces demeurent dissimulées à la vue du passant trop pressé.

grand bazar

Le Old Bazaar

Le grand bazar se constitue d’une multitude de ruelles plus ou moins grandes, et des Han et Bedesten qui étaient jadis des caravansérails. Au centre se trouve le plus imposant d’entre eux, le Bedesten, annoncé par des néons dorés sous le nom de Old Bazaar.

C’est la section de luxe du Grand Bazar. C’est ici que les verreries et les vaisselles y sont les plus richement ornées, les corans les mieux enluminés, et les tapis les plus travaillés.  C’est aussi ici que les prix sont les plus chers.  

old bazaar
théières grand bazar

Le sandal Besteni et le marché de change

À côté de la porte de Nuruosmaniye se trouve le sandal Bedesteni. Il s’agit d’une des parties les plus anciennes du bazar. Il vaut la peine d’y aller, rien que pour l’architecture. Autrefois, c’était là où s’achetait la soie et le velours. Juste au nord se trouve le marché de change, qu’on reconnaît grâce à la clameur des négociations.

Les han, petites places de marché

Le Zincirli Han est un petit caravansérail flanqué de galeries où se travaillaient jadis l’or et l’argent. Les boutiques entourent une petite placette à l’air libre au centre de laquelle se tient un marronnier. L’Astarci Han se trouve au nord du Grand Bazar. C’est ici que se travaillent les métiers à tisser. Non loin de là, une cour ombragée par le feuillage d’un noyer propose divers objets en cuivre. Il s’agit du Iç Cebeci Han, qui a l’avantage d’être loin de l’agitation.

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Faire des achats au Grand Bazar ?

Aujourd’hui, les échoppes présentent davantage de bric-à-brac que de produits issus de l’artisanat. Ainsi, il est probable que les objets que l’on rencontre soient fabriqués quelque part en Asie… s’il n’affiche pas simplement des marques célèbres, dont la plupart sont de la contrefaçon. Cependant, il est à penser que certaines choses sont encore fabriquées sur place, en témoignent certaines galeries d’ateliers de la vieille ville où travaillent des artisans. Il est difficile de savoir si c’est le cas, sauf à demander directement au fabriquant. Même si vous n’achetez rien, l’ambiance du lieu justifie à elle seule le détour.

Le bazar égyptien

Un autre marché couvert, non loin de là, mérite d’être visité. Il s’agit du bazar égyptien. Il se trouve au nord d’Eminönü, près des quais. Construit en 1660, ce marché a en réalité peu de rapport avec l’Égypte, si ce n’est que sa construction fut financée par les impôts qui y étaient autrefois prélevés.

bazar egyptien
épices bazar egyptien

Aujourd’hui, c’est le marché aux épices. On peut y trouver une multitude de denrées locales et exotiques, dont les émanations fusionnent dans une saturation de parfums : du thym, de l’origan, du paprika piquant et doux, de la cardamone comme du curry, du sumac et du tanduki massala, du poivre vert, et du noir, et du rose et du banc, du thé à la menthe, et à l’orange, et à la rose ou à la cannelle, des épices dont le nom se réduit à la saveur, comme les barbecue style, les mexican style, les pizza style. Et puis, entre les condiments, il y a pléthore d’autres produits, comme des dates, des abricots séchés, des confitures à toutes les saveurs du monde, des saucissons de mouton, des viandes séchées, des pastirna dans leur coque d’épices, des fromages dans leur peau de chèvre, des noisettes, des amandes, des pistaches, … Aux bazars comme partout à Istanbul, on célèbre la nourriture dans toutes ses variations.

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3 commentaires

  1. Merci pour ces bons plans et ces endroits incontournables à visiter tant par leur beauté que par l’apport culturel.

  2. Tes photos sont magnifiques. Est-ce que un bazar et un souk c’est la même chose ? En tous cas, celui d’Istanbul me parait super sympa et intéressant. Merci pour tous ces renseignements.

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