Zagreb pour une journée et entrée dans les Balkans

Cet article relate la seconde étape d’un voyage en train à travers les Balkans, de Bruxelles en Grèce. Après Salzbourg, nous nous dirigeons vers Zagreb.

Arrivée à Zagreb

Quelques rares passagers demeurent encore dans le train roulant à petit trot dans les forêts profondes de Slovénie. Nous sommes dans un compartiment avec un Croate, Yossip, qui nous raconte quantité d’histoires sur son pays. Quand un ciel sombre s’abat sur le monde, il nous parle de la guerre. Son spectre continue de régir les relations entre tous les pays de l’ex-Yougoslavie.

Nous avons fait tant de trajets depuis le début du voyage que j’ai peine à croire qu’hier encore j’étais à Bruxelles. Il fait nuit quand nous parvenons dans la banlieue de Zagreb. Après avoir quitté Yossip, nous déambulons dans les quartiers de la gare. Les vestiges de l’ancien régime communiste sont encore visibles sur certains bâtiments. Une architecture brutaliste qui détonne avec celle baroque du centre-ville et qui rappelle l’urbanisme de planification.

Nous pénétrons dans un petit hôtel dans le quartier de Donji Grad et nous nous installons dans un dortoir, puis direction la terrasse d’un restaurant où nous goûtons un čevapi, de longues boulettes de viande hachée et grillée, et prenons un verre de rakija.

Le grand marché de Dolac, cœur battant de Zagreb

Nous commençons notre visite par le marché de Dolac, niché à quelques pas de la cathédrale. Ici, sous une mer de parasols rouges, s’actualise chaque jour le théâtre de la vie locale. Les habitants se croisent, discutent, et font leurs emplettes sur des étals de fruits et légumes envahis par les guêpes. Depuis 1920, cette place animée fait battre le cœur de Zagreb.

Gradec et l’église Saint-Marc

Nous passons par le parvis de la cathédrale puis suivons une route qui gravit la colline et offre de jolis points de vue. Sur les hauteurs, on découvre le quartier administratif de Gradec, joli mais aussi animé qu’un village fantôme. Au centre, la curieuse église Saint-Marc, dont la nef est couverte d’un manteau de tuiles polychromes figurant les armoiries de la ville. Après avoir flâné dans ce quartier des hauteurs de Zagreb, on se prend un petit café au Kavana Palainovka.

Le tunnel Grič

En contrebas se trouve un long tunnel, assez impressionnant. Creusé sous la ville haute, il permet de traverser la colline par ses tréfonds. Il fut construit durant la Seconde Guerre mondiale et servait d’abri anti-aérien.

La Porte de Pierre de Zagreb et la chapelle de Kamenita Vrata

La Porte de Pierre est un vestige de la ville médiévale, jadis ceinturée de remparts. Passant sur les arches, on découvre l’existence d’un sanctuaire dédié à Notre-Dame de la Porte de la Pierre, la patronne céleste de Zagreb.

Lors d’un incendie dévastateur en 1731, l’icône dorée de la Vierge et l’Enfant affichée sur cette paroi fut miraculeusement épargnée, ce qui créa la ferveur autour de ce symbole sacré demeuré intact. En passant, on peut assister aux prières des croyants les plus assidus.

La rue de Tkalčićeva, artère animée de Zagreb

Partant de la place Ban Jelačić, la rue Tkalčićeva est flanquée de bars et de restaurants au pied des jolies façades couleur pastel. Profitant du soleil, nous nous arrêtons sur la terrasse d’une microbrasserie où nous commandons des dégustations de bières et des toasts à la viande hachée et au poulet frit. Plus au nord, on déboule sur le parc Opatovina, où l’on peut admirer des fresques murales.

Le parc de Zrinjevac

Marchant pour retrouver la gare, nous passons par le grand parc Zrinjevac. Ce large écrin de verdure dispose dans sa longueur des pavillons de musique, des fontaines qui scintillent, des allées ombragées et des sculptures de personnages célèbres. Au centre, le pavillon des arts, un petit palais jaune coiffé d’une baie vitrée.

Vers la frontière croate

Nous sautons dans un train direction Slavonski Brod, à la frontière bosniaque. Nous traversons la campagne intérieure du pays, majoritairement visitée pour sa côte. Le train est très lent et nous prenons plus de 4 h pour atteindre la destination.

Nous patientons dans une gare vide notre Flixbus direction Belgrade. Après quelque temps, nous prenons conscience que nous l’avons laissé filer devant nous à cause de l’affichage « Ljubljana » qui nous a induits en erreur. Nous voilà à attendre un autre transport dans une ville au milieu de nulle part. Il arrivera à 1 h 30 du matin.