Une journée à Salzbourg, porte d’entrée des Alpes

Il y a deux ans, j’ai réalisé un voyage en train qui m’a fait traverser une bonne partie de l’Europe. Partant de Bruxelles avec un ami, nous avons sillonné les Balkans jusqu’en Grèce et avons fini notre course à Lesbos. Je bénéficiais à l’époque d’un Global Pass Interrail, profitant d’une réduction avant mon passage au-delà des 28 ans. Je rends compte ici des différentes étapes de mon voyage, qui nous aura fait passer par Salzbourg, Zagreb, Belgrade, Skopje, Thessaloniki puis Lesbos. Pour débuter cette série d’articles, commençons par Salzbourg. Bonne lecture 😊

Voyage Bruxelles – Salzbourg

Réveil à 7h. Un tram, un métro et nous voilà dans un train fuyant la gare du Midi et la zone industrielle du canal de Bruxelles. Nous sommes installés dans le wagon-bar, chose fréquente pour qui s’équipe d’un pass Interrail.

Le TGV démarre, nous passons par Liège, franchissons la frontière allemande et sillonnons sa campagne jusqu’à ce que les tours jumelles de la cathédrale de Cologne soient en vue. Nous errons dans la gare en attente du prochain train. Premier déboire : les retards se sont répandus comme une traînée de poudre dans tout le pays. Quelques heures d’ennui, puis enfin on se retrouve dans un habitacle chauffé à blanc par le soleil. La faute aux trains domestiques, moins ventilés et beaucoup plus lents. Au moins, il prend le temps qu’il lui faut pour longer le Rhin, direction plein sud, nous laissant tout loisir d’admirer ses berges, les villages qu’elles caressent, et les châteaux perchés sur les flancs des collines.


Arrivé à Munich, c’est la course pour atteindre un autre train. Cette fois-ci, les lettres jaunes plaquées sur le front de la locomotive annoncent Salzbourg. On rejoint la destination à grande vitesse, prenant soin de passer parmi les paysages grandioses des Alpes autrichiennes au soleil couchant. C’est si beau et je me sens déjà loin de chez moi.


Lorsque nous franchissons la Salzach, nous découvrons d’une traite la ville et le château dressé sur son perchoir. Salzbourg est une ville impériale, ancienne et dans laquelle se nichent des collines posées comme des pains de sucres sur le tissu urbain.


Salzbourg est un joyau enchâssé entre montagnes et rivières. Ses dômes baroques et ses châteaux altiers chuchotent encore les récits d’une gloire passée, dont Mozart en est l’illustre écho. Originaire de la ville, le compositeur est présent partout dans les rues d’une ville dont il fit la renommée.

Balade du soir

Nous allons manger dans une brasserie autrichienne qui sert des schnitzels à la confiture d’airelles avec des pommes de terre vapeur. On se remplit la panse que les heures de ballotement ferroviaire avaient mis à sac. Une fois que le gazomètre est plein, nous entreprenons une balade autant digestive que contemplative dans la ville embrassée par la nuit.


Sur les pavés de la ville, de petites plaques de bronze scintillent discrètement, portant en leur sein les noms gravés de Juifs déportés pendant la guerre. Elles sont dispersées partout au hasard des rues, perpétuant le murmure silencieux des heures les plus sombres.


Traversant le pont, nous débouchons sur une rue où s’entrelacent les enseignes lumineuses et les vitrines clinquantes. Souvent, elles arborent les armoiries des grandes enseignes multinationales.


Nous parvenons à la cathédrale, bordée de trois places. La Residenzplatz, la Domplatz et la Kapitelplatz. Cette dernière est impressionnante, dominée qu’elle est par le château sur son éperon.


Retraversant le pont, nous assistons à une vision saisissante. Une lune argentée surgit de derrière le voile de nuages noirs et projette un éclat spectral sur le château.

Le château Mirabelle et ses jardins

C’est le matin. Nous avons dormi dans la chambre d’une connaissance présente sur place, fermant les yeux sur le règlement d’un hôtel cossu du centre. Mon dos s’est un peu fait malmener par mon matelas de sol, et la fraicheur du jour permet de dérouiller ma carcasse.


Nous prenons le café dans le parc du château Mirabelle. Avec ses élégantes façades baroques, le château est entouré de jardins, où les parterres fleuris présentent d’étranges formes géométriques autour de statues mythologiques et de larges fontaines. Le temps est gris et de légers crachins se manifestent par intermittence. Cela n’empêche pas de profiter de la matinée dans ce parc à l’odeur d’humus.


Dans une annexe du parc, nous découvrons une dizaine de statues de nains en pierre. Curieuse sculpture que celle-ci. Il s’agit des douze gnomes de Salzbourg, chacun représentant un mois de l’année.

Forteresse de Hohensalzburg

Nous repartons dans la partie Est de la ville, puis marchons jusqu’aux hauteurs de la forteresse de Hohensalzburg. Elle domine Salzbourg depuis le XIe siècle et toise les Alpes à quelques kilomètres.


Nous le contournons pour atteindre la crête de la colline, que nous suivons jusqu’à un point dominant ce qui semble être une viticulture. S’y trouve une terrasse naturelle donnant sur la vallée. La vue y est magnifique. À notre gauche, le château trônant sur son éperon, parsemé de petits amas de nuages ouateux. Face à nous, la vallée de la Salzach dont l’horizon est masqué par les immenses contreforts des montagnes. Nous restons un moment à méditer devant ce spectacle.

Les rues de Salzbourg

De retour sur la place, nous prenons un bretzel ultra salé et nous nous lançons dans la flânerie de l’après-midi. Nous passons devant la maison de Mozart, qui est un spot touristique important de la ville. Nous faisons l’impasse sur cette attraction. Je suis déjà suffisamment abreuvé de Mozart, qui se trouve dans tous les produits merchandising des boutiques souvenirs, et peut-être ai-je peur de ressentir un effet Disneyland, très désagréable lorsqu’on voyage.


Le centre-ville, malheureusement, a perdu de son authenticité. Les boutiques de luxe sont surreprésentées, ce qui érode l’atmosphère de Salzbourg. La ville a pris les atours d’un lieu de plaisance où la bourgeoisie vient faire son shopping.


Nous filons hors des artères principales pour aller manger un pain saucisse moutarde sur la place de l’université. Ça réconforte.

Le musée de Salzbourg

Et puis ne serait-il pas temps pour un petit musée ? On pénètre les portes du musée de la ville, dressé face à la superbe place Mozart.


Nous découvrons, de façon décousue, des objets de toutes les époques en lien avec la ville. Au second étage se trouvent des tableaux romantiques de la campagne autrichienne. Ensuite, une pièce recelant des instruments de musique, accompagnée de vidéos de démonstration. Dans une autre pièce, on découvre une grande maquette de Salzbourg, puis une autre encore dédiée à Mozart où des haut-parleurs diffusent ses plus belles symphonies.


Bientôt, nous tombons sur une pièce haute où sont disposés les portraits des grands cardinaux de la ville, et puis, clou du spectacle, un grand espace sphérique dont les murs sont tapissés d’une fresque panoramique. Il s’agit de la campagne autour de Salzbourg au 18ᵉ siècle. Voilà une belle redite au panorama découvert ce matin.

Départ

Nous ne trainons pas à nous rendre à la gare, où notre train, envahi de backpackers, part en fin d’après-midi. Nous traversons les montagnes que nous avons admirées le matin même. Nous faisons une rapide escale dans une ville à la frontière autrichienne, puis entrons dans un train à cabines que l’on ferme par des portes coulissantes. Nous partageons notre compartiment avec des voyageurs qui parlent fort en s’enfilant les canettes de 50 centilitres. Ils sortent à Lubjana…

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