Randonnée dans le parc naturel des deux-Ourthes

En Belgique, les espaces sauvages sont rares, voire inexistants. Le maillage du territoire et son industrialisation laissent peu d’occasions à la nature de se déployer en toute liberté. Ainsi, dans les Ardennes, il est plus probable de se promener dans une plantation d’arbres que dans une réelle forêt. C’est une réalité qui s’observe malheureusement dans tout le pays et une rapide observation satellite permet de s’en convaincre.

Toutefois, demeurent les ilots, des sanctuaires de beauté, qui bien que n’étant pas sauvages à proprement parler, conservent des aspects d’une nature dont la trame demeure débridée.

Je me suis rendu dans le parc naturel des Deux-Ourthes avec deux amis pour découvrir ce genre de paysage. Les méandres du fleuve ont creusé des petites gorges, laissant le lieu vierge de toute exploitation et disponible à de larges forêts.

C’est quoi les deux-Ourthes ?

C’est une des plus belle région de Belgique. L’Ourthe orientale et l’Ourthe occidentale, sont deux lacets d’eau qui joignent leurs forces aux alentours d’Engreux. Ils forment à cet endroit un court d’eau plus large, l’Ourthe, qui continue sa course par des virages serrés et des courbes invraisemblables. Résultat final : un petit canyon de verdure au milieu d’une campagne reculée, remplie de petits villages.

Nous avons pris deux jours pour réaliser cette randonnée. Nous avions pour point de départ Roche-en-Ardennes. La forteresse, perchée comme elle l’est, annonce la couleur des dénivelés. Ce n’est pas les Alpes, sans doute, mais la rando travaille plus les jambes que ce que j’aurais pu penser.

Début de la randonnée des deux-Ourthes

Partant de la Roche-en-Ardenne, donc, on tente d’atteindre les hauteurs du village. On progresse jusqu’aux alentours de Villez. Les lacets de l’Ourthe sont tellement resserrés qu’on ne peut évoluer qu’à coup de grands détours.

Près de Maboge, on emprunte un sentier qui longe le lit du cours d’eau. Le Printemps passé a permis à la nature de déployer toutes ses forces. On patauge dans une gadoue que dissimulent des herbes qui arrivent à hauteur de taille. En plus de la boue, je retrouve mes jambes couvertes de griffures et de rougeurs en tout genre.

On réalise une grande ascension jusqu’à totalement sortir de la forêt. On traverse la campagne en direction de Hubermont, puis Warempage. L’atmosphère est calme et paisible. Les vaches semblent à l’écart de tous les soucis du monde. Le soleil réapparait, ce qui permet de nous sécher les guibolles.

Après cet interlude campagnard, on replonge dans la cavité forestière. On traverse le fleuve par le pont de l’Ourthe, remontant de l’autre côté et finissant la journée à Engreux.

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Le camping du Bout du Monde

On s’arrête au camping du Bout du Monde, où on installe notre tente dans un grand jardin au milieu des champs. Sur le site se trouvent aussi des emplacements pour caravanes et des gites. Au bord du chemin se trouvent des groseillers dont on se serre comme dans un panier à bonbons. Le site est vraiment super.

Il y a également une taverne avec une belle terrasse. On s’enfile quelques pintes au soleil, puis on commande des spaghetti bolo. La nourriture est bonne et bon marché (+-15 € pour manger) et la terrasse jouit d’une bonne exposition au soleil.

Pour finir la journée, on se promène dans les environs. L’altitude permet de trouver de bons spots pour regarder un coucher de soleil.

2e jour

On repart en direction de l’Ourthe orientale, qu’on traverse par le barrage d’Engreux. Plus loin, on passe le barrage de Nisramont. Bientôt, on se retrouve face au Hérou, un éperon rocheux situé au centre d’un méandre très serré.

On peine à croire qu’il n’ait qu’un seul fleuve, tant se répète le moment où on cherche à le traverser. On trouve un guet, ce qui nous permet de gravir une colline jusqu’à sa crête et de longer ses courbes par un sentier panoramique.

Plus loin, nous nous retrouvons face aux ruines d’une forteresse celtique, le Cheslé. Point de vue magnifique sur l’Ourthe qui file en direction de Maboge.

Pour abattre la dizaine de kilomètres restante, nous nous éloignons du fleuve. On traverse des plantations d’arbres jusqu’à Borzée, puis on bifurque vers Roche-en-Ardennes. Quittant le parc naturel des deux-Ourthes, on finit la randonnée au bord du fleuve, dans un soleil chaud de fin d’après-midi.