Admirer la diversité d’Istanbul au travers de sept quartiers
Les quartiers d’Istanbul sont aussi variés que nombreux. Lors de mon voyage de Bruxelles au Mont Ararat, j’ai fait étape pendant une semaine dans la mégapole aux portes de l’Asie. Ce fut l’occasion de découvrir la multiplicité de ses visages. Je vous invite ici à m’accompagner dans la découverte de plusieurs d’entre eux.
Eminönü et le vieux Istanbul
Le « quartier central », le cœur du vieil Istanbul. Il s’étend autour des grands repères les plus iconiques : la Sainte-Sophie, la Mosquée Bleue et le palais de Topkapi. Situé au sud de la ville, il couvre une bande de terre encadrée par la Corne d’Or au nord, par le Bosphore à l’est et par la mer de Marmara au sud. C’est ici qu’était le gros de la ville fortifiée de Constantinople. Cela en fait un des quartiers d’Istanbul recelant le plus grand nombre de sites historiques.
À l’est se situe le Sultanahmet, l’esplanade des deux grandes mosquées, les plus touristiques de la ville. Au nord, les quais, qui sont un des principaux embarcadères. Pléthore de lignes de ferry partent d’ici, vers tous les quartiers d’Europe et d’Asie. Dissimulé par son vaste jardin, le palais de Topkapi prend une grande partie de l’espace du vieux Istanbul. Ses murs vont jusqu’à atteindre le surplomb des rivages à la pointe de la péninsule.
À l’Ouest, se déploie un quartier dense et populeux. On y trouve le grand bazar, plus grand marché couvert du monde, et le bazar égyptien, le marché aux épices.
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Karaköy
Communément connu comme le quartier de Galata, il est repérable par la tour éponyme, emblématique d’Istanbul. Accessible facilement via les ponts qui enjambent la Corne d’Or, ses rivages sont également constitués de quais, qui s’avèrent être un hub central du réseau de ferry. L’architecture des quartiers est très différente du vieil Istanbul. Ses bâtisses sont plus hautes et datent d’une époque plus récente.
La Tour Galata propose un superbe point de vue sur la ville. Elle permettait autrefois de tendre une chaîne de fer reliée à la péninsule d’Eminönü, bloquant ainsi l’entrée de la Corne d’Or. Cette dernière fut détruite lors de la Quatrième croisade en 1204. La Tour Galata arbore un style témoignant de l’influence génoise sur le quartier.
Parmi les édifices notables se trouve aussi l’église Saint-Paul, construite en 1233 par les Dominicains. Aujourd’hui connue sous le nom d’Arap Camii (la mosquée arabe), elle fut offerte par le sultan Bajazet II aux Arabes d’Espagne. Ces derniers, fuyant leur terre reconquise après la prise de Grenade en 1492, s’installèrent à Constantinople.
Beyoglu
Vaste quartier, en réalité plutôt un district. Il est davantage le reflet de la vie stambouliote contemporaine. En face de la mosquée, la place Taksim est constituée d’une zone circulaire au centre de laquelle se trouve le monument de la République. La zone s’étend vers l’Est pour former une grande esplanade rectangulaire. Les principales voies menant à la place sont l’avenue de la République, qui s’étend vers le nord, et l’avenue de l’Indépendance, une longue rue piétonne traversée par une ligne de tramway, qui s’oriente vers le sud-ouest.
Taksim est le principal centre de transport d’Istanbul. Elle est également le lieu de nombreux événements publics comme les défilés, les célébrations et autres rassemblements. C’est d’ailleurs ici que se trouve le parc Gezi, d’où se déclenchèrent les manifestations de 2013.
L’Ouest du Fatih et Balat
Fatih est un grand district, dans lequel s’intègrent plusieurs quartiers comme Eminönü. Ceux de l’Ouest offrent un mélange hétéroclite d’ambiances et d’architectures. On y trouve beaucoup de rues très calmes, où la religion a une place plus importante. On croise dans ses quartiers bon nombre d’habitants en tenue religieuse et le silence qui y règne est saisissant vu sa proximité avec le vacarme du vieil Istanbul.
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Plus au nord, le quartier de Balat se compose d’artères plus bruyantes, aussi plus touristiques. C’est là que se situent les belles rues aux façades multicolores. Après leur expulsion d’Espagne en 1492, les Juifs se sont installés dans ce quartier, faisant de Balat un centre majeur de la culture séfarade. Ils cohabitaient aux côtés des communautés juives de Salonique et du quartier juif d’İzmir. Parmi les synagogues historiques, on trouve celle d’Ahrida, très ancienne, et celle de Yanbol, fréquentée par des Juifs originaires de Bulgarie.
Kadiköy
Nous voilà dans la partie asiatique. Autrefois, Kadiköy était Chalcédoine, la cité du cuivre. Ce quartier contient le principal embarcadère de l’Est du Bosphore, dont on reconnaît l’arrivée aux hautes grues rouges, veillant comme deux sentinelles sur le cours du détroit. Bien qu’ils soient séparés par une vaste bande d’eau, l’ambiance de ses rues est comparable à celle du vieil Istanbul. Kadiköy est un labyrinthe de rues dans lequel bouillonne une vie dynamique autour de restaurants, de magasins, et de gargotes à n’en plus compter.
Usküdar
Jadis, Usküdar était, à côté de la cité du Cuivre, la cité de l’Or, au nom poétique de Chrysopolis. Y fut érigé le Palais impérial de Scutarion, dont les derniers vestiges ont disparu de nos jours. Ses rues larges et aérées témoignent de l’urbanisation sur le modèle occidental qu’a vécu le quartier. Réputé être davantage rigoriste qu’ailleurs à Istanbul, rien toutefois, selon ma propre expérience, de comparable avec les quartiers de l’ouest du Fatih. Bon nombre de mosquées parsèment l’étendue du Faubourg, dont celle pour Mihrimah, une des filles de Soliman le Magnifique. Elle se compose d’une cour extérieure surélevée sur une plateforme, dans laquelle se trouve une fontaine d’ablution, adossée à un dôme flanqué de deux minarets élancés.
Ortaköy
Dans le district de Beşiktaş, en contrebas du grand pont des Martyrs, Ortaköy est un petit quartier au bord de l’eau. On le distingue à chaque traversée du Bosphore grâce à sa mosquée si particulière, à l’architecture de style néo-baroque. On y trouve la spécialité locale, le kumpir, une patate fourrée à toute sorte d’ingrédients puis rôtie au four. Le quartier se prête aussi bien aux flâneries de l’après-midi, glanant vieux bouquins et antiquités, qu’aux sorties nocturnes jusqu’aux heures matinales.
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