10 itinéraires en train pour parcourir l’Europe et l’Eurasie

À l’heure où les modes de transport se réinventent face aux enjeux environnementaux, le train s’impose comme une alternative à la fois pratique inspirante. Dans cet article je propose une dizaines d’itinéraires en train en Europe et au-delà. Ne plus recourir à l’avion, c’est aussi redécouvrir le voyage comme une expérience en soi, d’une capitale à l’autre, en passant par les régions les plus reculées.

Pourquoi le voyage en train ?

Le train passe partout. Il est l’occasion de porter un regard sur le territoire, de percevoir son évolution, de s’intéresser aux détails, de lire le paysage qui s’offre à nous. En apprenant à l’observer, regarder par la fenêtre peut occuper l’esprit le temps des longs trajets.
Le train, à la différence du bus et de la voiture, offre des vues qui, pour la plupart, sont dégagées des infrastructures routières. La géographie peut se lire, et son évolution se percevoir. La flore et le climat, l’architecture et les habitants, sont autant d’éléments qui se transforment au fil des heures, et dont l’observation approfondit l’expérience, enrichit le regard. Le train donne le sentiment de « pénétrer le monde », et sa dimension aventureuse est indéniable. Il est une illustration formidable que dans le voyage importe le chemin.

Le temps de trajet en train est un temps à tuer. Il offre automatiquement un espace pour soi, disponible pour lire des livres qu’on ne lirait peut-être jamais, pour entamer une activité peut-être toujours reportée, ou pour se lancer dans une discussion ou dans un jeu. Ou, encore plus simplement, pour de ne rien faire.

Le trajet en avion, une fois passé l’émotion du décollage et l’émerveillement d’être dans les airs, nous plonge dans un espace-temps presque abstrait, une situation littéralement hors-sol, dans un habitacle dont, par ailleurs, les hublots demeurent régulièrement fermés. Et c’est ainsi, après quelques heures seulement, que nous parvenons dans un nouveau décor sans qu’aucune transition n’ait pu l’annoncer.

Organiser des itinéraires imaginatifs

Voyager en train implique davantage de préparations, notamment autour de l’itinéraire. A fortiori si la destination est lointaine, et réfléchissant à comment l’atteindre, on se met à tracer les routes qui y mènent. Pour aller au bout du chemin, il conviendra de parcourir d’autres destinations, originellement absentes du programme. Quel plaisir lorsque, cherchant à atteindre Istanbul, je découvre que je découvrirai aussi Budapest, les Carpates, Bucarest. À moins que je décide de passer par l’Italie, profitant de la douceur de Bari, et prenant le ferry vers Athènes, où s’amarre un bateau partant vers la mer Égée.

Petit à petit, on en vient à imaginer des itinéraires, façonné par le désir de découverte autant que par la nécessité d’atteindre le bout. Le voyage en train permet de mettre en jeu sa connaissance du monde tout en stimulant sa rêverie. Pour ceux qui préfèrent ne pas se prendre la tête, il existe des agences de voyages spécialisées qui proposent des itinéraires de style « croisière » en train. Il est alors possible de profiter d’une offre encadrée. De plus, pour profiter des étapes de votre itinéraire sans être encombré de ses bagages, il existe des services de bagageries à prix réduit, que l’on peut trouver sur la plateforme www.nannybag.com.

Dans cet article, je vous propose une liste de 10 lignes de trains originals pour parcourir l’Europe et l’Asie.

Pass Interrail : Une invitation à explorer l’Europe en liberté

Le Pass Interrail, géré par la coentreprise Eurail BV, est une aubaine pour qui souhaite voyager librement en train à travers l’Europe. Son réseau ferroviaire couvre un vaste territoire, du Portugal à la Turquie. Valable pour une période définie, il s’agit d’un titre de transport qui permet une circulation illimitée. Il est la porte ouverte aux itinéraires imaginatifs, aux départs spontanés, à l’improvisation aventureuse. Tout ce qu’il faut savoir au sujet du pass interrail Global se trouve dans cet article.

Les trains régionaux : des trajets courts mais intenses

Ils sont réputés pour offrir un condensé de certaines régions, car ils les traversent par les coins les plus reculés. Voici ci-dessous une petite liste de ces trajets mythiques.

Le Canari des Pyrénées

Un train jaune, fusant à travers le massif des Pyrénées par les plaines, les vallées et les cols. Le « canari », au départ de Villefranche-de-Conflent, vous fera traverser des ponts de pierres perchés sur le vide. La ligne de 63 km permet, à la cadence de 35 km/h, de découvrir le massif dans sa partie orientale, passant parfois à des altitudes dépassant les 1500 mètres, ce qui est une promesse de panoramas grandioses et vertigineux.

Le Schwarzwaldbahn

Cette ligne de chemin de fer va de Offenburg jusqu’au lac de Constance. Il traverse donc toute la Forêt-Noire. Le train quitte rapidement la ville pour se plonger dans la campagne, verdoyante et parsemée de clochers et de villages. Petit à petit, le massif se dessine à l’horizon. Y pénétrer nous fait rentrer dans un univers mystique, où les forêts sombres s’étalent sur des montagnes. Les pins s’y étendent aussi loin que le regard peut porter. Le train passe par des tunnels, prolongés parfois par des ponts traversant le vide, ce qui offre momentanément la sensation de voler.

La ligne du Semmering

Une des plus anciennes d’Europe. Elle date de 1854 et fuse à travers le ciel et la terre par 41 km de voie, entre Gloggnitz et Mürzzuschlag. Franchissant 14 tunnels et 16 viaducs, la ligne est une alternance d’immersion dans les entrailles de la terre et de plongeons dans le vide. Elle traverse les Alpes autrichiennes.

La ligne de Flåm, Norvège

Prenons la direction du Grand Nord, et plongeons dans les étendues froides de Norvège par la ligne de Flåm. Traversant les fjords, les montagnes et les forêts enneigées, les rivières et les cascades gelées, cette ligne est aussi une des plus pentues. En été, le monde qu’elle traverse est différent. La ligne se dessine jusqu’à Myrdal, ce qui fait une vingtaine de kilomètres.

La ligne de West Highland

Au travers des campagnes écossaises, la West Highland Line fait le trajet de Glasgow à Oban. À cela s’ajoute un tronçon, peut-être le plus formidable, qui va de Fort William à Mallaig, dans le Jacobite, un train à vapeur dont les larges fenêtres sont la promesse de paysages de landes à la cinégénie hors du commun.

Le Transcantábrico

Se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle, mais par la voie des rails, en partant de San Sebastián. Le train file à travers le Pays basque, franchit les Asturies, arrive en Galice. L’occasion de contempler les étendues vertes du nord de l’Espagne, sur un chemin de fer parfois si étroit qu’il pénètre dans les coins les plus inaccessibles de la nature.


Au-delà de l’Europe : les grandes lignes mythiques

Pourquoi l’aventure en train se cantonnerait-elle à l’Europe ? Il existe certaines lignes, aussi anciennes que mythiques, qui permettent d’atteindre les confins du monde. La plus connue d’entre elles : le Transsibérien.
Un réseau ferroviaire qui traverse la Russie. Littéralement de bout en bout, de Saint-Pétersbourg à Vladivostok. Une sublime porte d’entrée vers l’Asie. Le Transsibérien est l’occasion de la rencontre, d’étrangers comme de locaux. La ligne directe va de Moscou à Vladivostok, en ligne directe, et prend généralement 7 jours.

Deux branches alternatives existent, donnant vie à des lignes non moins mythiques :

  • Le Transmongolien, qui bifurque à Oulan-Oude et traverse le plateau mongolien jusqu’à Pékin, via Oulan-Bator.
  • Le Transmandchourien, qui de Tchita traverse la Mandchourie pour rejoindre la capitale chinoise.

Par ces lignes de train, voyages à part entière, il est possible d’atteindre, moyennant un peu de temps, les confins de l’Eurasie sans une goutte de kérosène.

Refaire le trajet de l’Orient-Express

Istanbul est facilement accessible en passant par plusieurs trains de nuit. Depuis Bruxelles, il en existe un qui va jusqu’à Vienne. De là, Budapest ne se trouve pas très loin. Un autre long train de nuit permet de rejoindre Bucarest, en passant par les campagnes hongroises puis roumaines, et en traversant le massif des Carpates.
Un dernier train finit le trajet en traversant la Bulgarie, puis la Thrace jusqu’à Istanbul.
Ainsi, en trois dodos, il est possible d’atteindre les portes de l’Orient, tout en ayant l’occasion de s’arrêter dans de superbes villes d’Europe de l’Est. J’ai eu l’occasion d’écrie une série d’article retraçant ces voyages.

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