Une journée à Belgrade, au cœur des Balkans
Cet article est le troisième d’une série retraçant mon voyage dans les Balkans depuis Bruxelles. Après être passé par Salzbourg, puis Zagreb, nous faisons route jusqu’à Belgrade.
Premiers pas
Il est 3h du matin, et on s’endormait sur un parapet de la gare quant le bus arrive enfin. Il a plus d’une heure de retard. Je m’effondre de fatigue sur la banquette du bus mais je dors mal, surtout que nous sommes rapidement réveillés, dès l’arrivée à la frontière Croate.
Le passage entre les deux pays est laborieux. Une première sortie de bus est nécessaire pour quitter le pays, puis le passage par un entre-deux, sorte de no man’s land, permet de rejoindre la douane serbe. La file de voitures et de camions y est sans fin et notre attente, entrecoupée de somnolences éphémères, me semble avoisiner les deux heures.
Je me dirai plus tard que nous avons probablement pris la route la plus compliquée qu’il fut possible de prendre pour se rendre en Grèce. En bon européen trop habitué à la fluidité de circulation, j’en suis venu à oublier ce qu’un frontière peut avoir de réalité tangible. D’autant plus qu’elles se sont tracées dans un conflit récent, et que les relations entre les pays de l’ex-Yougoslavie, si elles se sont apaisées, demeurent chargée historiquement.
Enfin nous parvenons au second check, et nous voilà en Serbie. À 9h nous sommes à Belgrade.
La première chose qui me marque est l’alphabet, inscrit partout sur les panneaux et les enseignes, et qui toujours fait son effet dépaysant. La monnaie aussi est nouvelle, et nous allons rapidement convertir nos euros en dinar serbes au bureau de change le plus porche. Une fois les visages d’illustres Serbes enfouis dans la poche, nous prenons un café dans un petit bar aux nappes à carreaux qui, tradition du coin, est toujours accompagné d’un verre d’eau.
Le village de Zemun
Un peu en périphérie de la ville se trouve le village de Zemun, amas de ruelles pavées et de toits de tuiles rouges au bord du Danube.
Empruntant un bus de la ligne 707, nous nous rendons jusque-là. Zemun est très excentré du centre-ville de Belgrade et il faut traverser tout le Novi Beograd et ses immeubles carrés pour l’atteindre.
Une fois arrivé, nous constatons enchantés que se donne un grand marché sur la place. Nous le traversons pour sentir l’ambiance de ce nouveau pays. Je prends une claque culturelle, tant tout est ici dépaysant, la langue, les comportements, les visages.
Une fois pris ce bain de foule, nous allons sur les berges du Danube à quelques pas de là. Je me laisse un peu aller dans la contemplation de ce fleuve mythique, songeant aux territoires qu’il traverse, de l’Allemagne à l’Ukraine.
Nous flânons dans le village, et gravissons la colline jusqu’à la tour Gardos. D’ici s’observe un large panormama. On distingue au premier plan le Neo-Belgrade séparée par la Save de la vieille ville.
Novi Beograd, la nouvelle Belgrade et le Western City Gate
Nous sortons à l’arrêt bloc 30. À Belgrade, la banlieue a un caractère très austère. Ses immeubles sont de gros cubes gris, disposée en carré autour d’une cour sans vie. Chaque ensemble prend le nom de bloc et est suivi d’un numéro. Le tout est quadrillé de routes et de boulevards. Il y a quelque chose de ce décor qui me déprime autant que me fascine. L’absence apparente de vie s’explique aussi par le fait que le soleil cogne aujourd’hui, et les températures atteignent les 35°.
Nous allons boire et manger dans le Central Pub, bar branché au bord d’un boulevard. Une fois refais, nous nous rendons à la Western City Gate trouver deux tours impressionnantes, reliée entre elles par une passerelle qui enjambent le vide non loin du sommet, et coiffé d’une soucoupe. J’ai découvert ce lieu sur le site Atlas Obscura, et me suis dit que je voulais le voir de plus près. Nous contournons l’édifice, passons sous cette immense arche.
Connue sous le nom de tour Genex, cette paire de gratte-ciel datte de 1977, et constitue un parfait exemple du style brutaliste.
Le centre-ville de Belgrade
Enfin, nous allons dans le centre-ville en tant que telle. Malheureusement, nous n’aurons pas plus d’une journée, alors nous entreprenons un tour qui nous permettent de contempler les plus beaux coins. La veille ville a davantage les allures des centres européens et contraste avec sa banlieue.
Au bord de la confluence entre le Danube et la Save, la forteresse de Belgrade se dresse au cœur du parc Kalemegdan. Non loin, la rue Knez Mihailova, artère piétonne bordée d’élégantes façades austro-hongroises, est animée de ses cafés, ses boutiques et ses galeries. Plus à l’Est, la place de la République, noyau vibrant où le prince Mihailo tourne le dos au théâtre national. Plus loin à l’est encore, le parlement national puis l’église Saint-Marc.
Départ de Belgrade
Nous repartons vers la gare des bus et attendons notre véhicule qui cette fois-ci a pour destination Skopje. On est installé sur la banquette arrière du bus, près de la fenêtre. Tranquillement, nous regardons défiler la capital, ses zones pavillonnaires, puis la campagne serbe sous le soleil couchant.
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