5 jours de randonnée dans le Queyras

Informations importantes

• Durée de la rando: 5 jours (2 jours supplémentaire pour le voyage)
• Quand ? : Fin juin
• Distance: +- 66 km
• Km-effort: 128 km
• Dénivelé positif: +- 4440 mètres
• Difficulté: Moyenne
• Nuits: en refuge et en gîte

Équipement

Logement et guide

Nous avons réalisé cette randonnée dans le Queyras en groupe (une dizaine de personnes) accompagnés d’un guide professionnel de haute montagne.

Nous avons passé toutes nos nuits en dortoir, une dans un refuge de montagne (celui de la Blanche), les autres en gites en fond de vallée. Mieux vaut réserver à l’avance pour se garantir une place.

Comment s’y rendre

Nous avons utilisé la voiture pour nous rendre sur place. Depuis Briançon, compter encore 1h30 pour arriver au village de Molines-en-Queyras, qui est assez reculé. Nous avons logé le premier soir dans la maison de Gaudissard.

Pour s’y rendre en train, la gare la plus proche est celle de Mont-Dauphin, qui se trouve à une quarantaine de minutes. De là, prendre un taxi pour atteindre le début de la rando.

Récit de la randonnée

Étape 1 : Gaudissard – Pic Cascavalier – Gaudissard

La première étape de la randonnée en une boucle. Depuis la maison de Gaudissard, nous entamons une longue ascension vers les pics qui dominent la vallée. Nous traversons de larges forêts puis longeons la crête de Curlet, profitant d’une vue idéale sur Saint-Véran. Nous achevons l’ascension par un étroit chemin zigzaguant aux abords du pierrier. Enfin, nous atteignons le col, en contrebas du pic Cascavalier.

Vue imprenable sur la Vallée du Queyras, et sur les paysages que nous traverserons le lendemain. Nous réempruntons l’étroit sentier pour redescendre, puis retrouvons la vallée en longeant le torrent de Curlert. Retour à l’auberge de Gaudissard.

Étape 2 : Gaudissard – Saint Véran – Refuge de la Blanche

La randonnée itinérante en tant que telle commence aujourd’hui. On remonte progressivement la vallée, au travers de bois puis de prairies. Bientôt nous croisons Saint-Véran. Ce beau village traditionnel est en grande part fait de bois. Il est célèbre pour sa beauté, autant que pour son statut de plus haute commune d’Europe.

Nous poursuivons sur un large chemin en pente douce, ne quittant jamais la zone de combat. Nous arrivons finalement à un croisement avec le ruisseau de l’Aigue-Blanche. Un peu plus loin se trouve une petite chapelle isolée. Encore quelques kilomètres à abattre, dans des prairies fleuries, aux abords du Rif de la Moutière, avant d’atteindre le refuge de la Blanche à côté du lac du même nom.

En guise de conclusion, un coucher de soleil magnifique sur le massif des écrins, qui d’ici semble être le bout du monde.

Étape 3 : Refuge de la Blanche – Col Blanchet – Col Longet – Maljasset

On entame la journée avec une belle ascension, celle du vallon du Blanchet. Après environ une heure d’effort, un vaste névé nous fait face. Nous sommes contraints d’enfiler des crampons. Nous constituons une jolie file indienne, et marchons chacun dans nos pas. Le soleil irradie la plaque de neige, et le spectacle de cette ligne de randonneurs à l’assaut du col m’évoque des récits d’aventures.

Col Blanchet atteint, nous voilà en Italie. Superbe vue sur le mont Viso, monstre de roche qui d’ici semble taillé d’une profonde strie. Nous pénétrons les prairies alpines italiennes quand le brouillard envahit le monde. C’est dans ce décor mystique qu’apparaissent les premières ombres, celle de chamois longeant la crête. Spectacle émouvant que ces bêtes qui semblent perchées au bord du vide, dans un monde de silence et de solitude. Tout à coup, un bouquetin apparait. Il parait énorme, mais est surtout très proche. Les paysages alentours évoquent l’Islande, par le vert de son herbe émaillé de plaques de neige. En contrebas se repose le Lac Bleu.

Nous franchissons un second col, revenant par là sur les terres françaises. Le spectacle est éblouissant. Impression d’avoir découvert une vallée des merveilles, aussi secrète qu’inaccessible. Plus bas, le lac Longlet, duquel l’Ubaye prend sa source. La rivière traverse le vallon, suivant un lit qui partout fuit, déborde, s’étend, fabriquant sans cesse de nouvelles voies et nervurant la plaine herbeuse de petits ruisseaux éphémères. La lumière puissante semble se réfléchir sur chacune de ses gouttes, l’herbe est d’un vert vif, et la constellation des fleurs enrichit encore davantage la variété chromatique. Les marmottes vivent ici dans l’insouciance, à l’écart du tumulte, protégées par les massifs rocheux qui claquemurent le vallon, et dont le mutisme détone avec l’explosion de vie qu’ils préservent secrètement dans leur enceinte.

La pluie commence à tomber lorsque nous entamons la descente. Nous suivons l’Ubaye, l’accompagnant dans la vallée qu’elle creuse. La route est longue. Passé le ravin de la Salcette, nous poursuivons en fond de vallée. Après un tournant, on aperçoit un clocher perdu au bout du monde, dans une superbe vallée aux accents du Sud. C’est Maljasset.

Nous finissons la journée au refuge de Maljasset.

Étape 4 : Maljasset – Ceillac

L’aube rend la vallée de l’Ubaye formidable. La journée commence en force, car nous attaquons la montagne de front. Nous réalisons une longue ascension jusqu’au Col de Girardin. Se distingue au loin la vallée de Ceillac. Nous descendons jusqu’au lac Saint-Anne.

De là, nous traversons une forêt balafrée d’infrastructures de sport d’hiver. Bientôt nous arrivons au lac Miroir. Ce lac est une nouvelle merveille. Il réfléchit tellement bien la lumière qu’il fabrique une parfaite symétrie entre les pics rocheux, la forêt et leurs reflets respectifs.

Nous pénétrons ensuite l’épaisseur des bois qui s’étendent à flanc de montagne. Nous loin de là, le ruisseau de la Pisse suit son cours. Une fois atteint des pentes trop raides, il s’effondre en une magnifique cascade en escalier.

Nous abattons les derniers kilomètres jusqu’au refuge de la Cime.

Étape 5 : Ceillac – Col Fromage – Gaudissart

Prenant des chemins forestiers, nous franchissons le premier massif en contournant son extrémité en contrehaut de Ceillac. Nous suivons pendant un court instant le Cristillan puis bifurquons pour entamer une montée jusqu’au col Fromage.

Au loin, le pic de Rochebrune nous indique que la boucle est bientôt bouclée. Nous continuons en ligne droite, sur un chemin à flanc de montagne. Après plusieurs heures, nous sommes à nouveau en vue de Molines-en-Queyras, où se trouve l’auberge de Gaudissart et où prend fin la randonnée.