Vallée de l’Ubaye : randonnée itinérante de 5 jours

Informations pratiques

  • Durée de la rando: 5 jours (2 jours supplémentaire pour le voyage)
  • Distance: +- 66 km
  • Km-effort: 128 km
  • Dénivelé positif: +- 4400 mètres
  • Dénivelé négatif: +- 4350 mètres
  • Difficulté: Moyenne
  • Nuits: en refuge et en gîte

Comment s’y rendre ?

Pour cette randonnée dans l’Uaye, nous sommes partis de la Belgique en voiture et avons été jusqu’à Mont-Dauphin. Il est aussi possible de s’y rendre en train de nuit de Paris pour des prix très raisonnables.

Nous avons logé dans l’Hôtel Lacour, juste à côté de la gare. Il est simple et confortable. S’y trouve un bon restaurant.

De là, des navettes réalisent le trajet jusqu’à Fouillouse.

Equipement

  • Vêtements synthétiques
  • Pull
  • Coupe-vent impérméable
  • Pantalon de marche + short
  • Gants – 5°
  • Casquette
  • Lunette de soleil
  • Sac à viande
  • Chaussures de marche hautes tiges et éprouvées
  • Chaussure légère pour les réfuges
  • Guètres
  • Sac à dos 50 litres avec protection pluie
  • Gourde 1,5 litres
  • Boite hermétique
  • Bâtons de marches
  • Opinel
  • Livres

Logements et guide

Nous avons réalisé cette randonnée en groupe (une dizaine de personnes) accompagnés d’un guide professionnel de haute montagne.

Nous avons passé toutes nos nuits en dur, une dans un refuge de montagne, les autres en gites en fond de vallée. Nos lits en dortoir et chambres avaient été réservés, ainsi qu’un repas pour chaque soir.

Récit de la randonnée

Étape 1 – Pont du Chatelet – Chambeyron via le Pas de la Couleta (2752m)

vallée Ubaye

Du fait de travaux sur la route, nous avons débuté la randonnée en contrebas du Pont du Châtelet. Cette petite arche pendue au-dessus du vide est un bon point de départ pour la première étape.

Après avoir suivi la route asphaltée quelque instant, nous nous engageons dans un étroit sentier pentu. Ce dernier pénètre l’épaisseur de la forêt.

Quelques centaines de mètres d’ascension permettent de pénétrer l’étage subalpin. L’horizon dégagé suffit à situer le brec du Chambeyron, au pied duquel se trouve le refuge du soir.

Nous traversons des prairies où ne persistent que quelques mélèzes. Les marmottes y foisonnent, partent en quête de nourritures, s’adonnent à des jeux, et font résonner leur cri strident jusque dans les fonds des vallées.

La roche finit par parsemer une grande partie du terrain. Nous poursuivons par un sentier à flanc de montagne, laissant une belle ouverture sur la vallée de l’Ubaye. Bientôt nous parvenons au Pas de la Couletta. De ce col à 2752 mètres, nous distinguons le refuge du Chambeyron, au pied de la montagne éponyme, qui se dévoile désormais dans son entièreté.

refuge chambeyron ubaye

Pour finir la journée, nous décidons de réaliser une ascension supplémentaire, celle du Pas de la Souvagea. De là, s’offre un superbe panorama sur les Pics de la Font Sancte.

Le refuge de Chambeyron est rustique mais confortable. Il ne dispose pas de douche, mais de sanitaires fonctionnels avec de l’eau courante. On y mange la daube et on y dort dans un large dortoir pour une vingtaine de personnes. En contrebas du refuge se trouve le lac premier, alimenté de deux petits cours d’eau, et qui scintille d’un bleu d’azur.

lac premier ubaye

Étape 2 – Refuge de Chambeyron – Tête de la Frema (3151m) – Fouillousse

Pour la seconde journée, nous partons en direction du lac des neuf couleurs. Nous croisons plusieurs autres lacs sur le chemin. Une légère ascension permet d’apercevoir le premier, le lac rond, puis d’atteindre le second, le lac Long. Les eaux turquoise de ce dernier sont d’une transparence presque parfaite.

À cette altitude, le temps est bien plus frais et les paysages sont hivernaux. Nous évoluons o l’étage minéral et le monde est ici fait de roche. Après avoir croisé le Lac Noir, nous parvenons enfin au Lac des neuf couleurs. Celui-ci est complètement gelé.

lac neuf couleurs ubaye

Nous entreprenons ensuite l’ascension de la tête de la Frema. Pour ce faire, nous traversons un large névé jusqu’au col de la Gypière, puis nous poursuivons l’ascension par une route sinuant en équilibre sur une pente pierreuse.

Une fois la tête de la Frema montée, demi-tour et chemin inverse jusqu’au lac Long. De là, nous prenons un petit sentier ceinturant le Brec de Chambeyron. La montagne se désagrège et compose de larges pierriers sur ses flancs. À certains endroits, le chemin se trouve en bout de course des chutes de pierres. Régulièrement, nous parvient l’écho de petits éboulements et d’entrechoquements, ce qui n’est pas pour nous rassurer, vu la position exposée que nous occupons.

Nous sommes rapidement tirés d’affaire, et entamons la grande descente finale de la journée. Elle nous fait passer par le Vallon des Aoupets, suivant un Riou du même nom. Nous poursuivons jusqu’au Fort de Plate-Lombardie, où enfin nous retrouvons la forêt. Il n’y a plus qu’à abattre les derniers kilomètres, nous permettant d’arriver à Fouillousse, magnifique petit village de montagne. Nous nous arrêtons au gîte Les Granges, très belle bicoque posée dans un cadre splendide.

fouilousse ubaye

Étape 3 – Fouillousse – Larche via col de Malmort

Nous reprenons la même route jusqu’au fort, puis poursuivons par un nouveau sentier ascendant. Il traverse le vallon de Plate Lombardie jusqu’au col de Vallonet. Se révèle la Meyna, une élégante montagne pyramidale qui culmine à 3067 mètres.

Nous suivons le Riou du Pinet avant de bifurquer vers le Col de Malmort. Pour l’atteindre, il faut traverser un vallon jusqu’au Fort de Viraysse, complètement abandonné. Cet avant-poste servait le ravitaillement à la batterie de la Viraysse, qu’on distingue posée sur la crête. Une fois le col de Malmort atteint, petit détour vers celui de la Viraysse pour observer la batterie de plus près, et dans la foulée le panorama de l’autre côté.

Du col de Malmort, il est déjà possible de distinguer notre gîte : une maison aux abords de Larche, petit village quadrillé de route. La descente est longue et éprouvante, mais offre des paysages à couper le souffle sur la vallée de l’Ubayette et sur le massif de la Dentelle.

Nous nous arrêtons à l’auberge du Lauzanier.

Étape 4 – Larche – Chiappera via le col des Monges

La journée démarre par une première belle ascension, suivant le creux des courbes creusées par le Riou de Rouchouse. Nous suivons le petit cour d’eau jusqu’à la Montagnette, magnifique prairie verdoyante tapissée de fleurs blanches, et continuons de le suivre jusqu’au Col des Monges.

Il marque la frontière de l’Italie, dont s’étendent désormais devant nous les territoires. Le Val Maria se fraye un chemin entre les massifs et rejoint, hors de vue, les vastes plaines du Piémont.

Nous entreprenons une première partie de la descente, jusqu’au Lago d’Apzoi. Celui-ci se trouve aux pieds de montagnes majestueuses, amas d’éperons dominant des pierriers.

Je me baigne dans le lac, dont les températures frayent avec le 0°. Une calotte de glace flotte encore sur ses eaux. Nous arrêtons au bord d’une grange pour le pique-nique du midi.

Nous poursuivons la descente vers le Val Maria. C’est pour moi la partie la plus grandiose de la randonnée. Nous longeons une muraille de roche traversée d’une petite cascade dont on ne peut qu’entendre le bruit, dissimulée dans la faille qu’elle a créée.

Nous arrivons bientôt à un tournant, où se révèle la partie en amont du Val Maria. C’est vertigineux. On distingue le village de Chiappera. Derrière lui, une dent de géant : la Rocca Castello.

Progressant de quelques centaines de mètres dans la descente, c’est au tour d’un vaste cirque de se révéler. Il fait face au Lago Visaia pour composer un immense agencement. La brume couvre ce décor, laissant l’impression d’une menace sourde qui se terrerait dans les parois de l’amphithéâtre colossal.

Lire aussi | Une journée à Florence, récit d’un itinéraire en 24h

Une fois passé le Lac, nous pénétrons la profondeur des bois. Par intermittence, la futaie laisse suffisamment d’espace pour distinguer le fond de vallée. Ainsi voit on Saretto, qui dans cette ambiance semble un petit village du bout du monde.

Nous nous arrêtons plus loin, à Chiappera. Ce petit hameau est le plus éloigné du Val Maria. L’architecture traditionnelle y est préservée. De sa petite église, de son moulin à eau drainant les eaux de la Maria, de ses symboles liturgiques tapissant les murs, de son décor grandiose et de l’éperon de roche qui le toise, se dégage une tranquillité fascinante.

Nous faisons halte au Rifugio Campo Base. On y mange un fastueux repas dans une ambiance festive.

Étape 5 – Chiappera – Maljasset via Col de Mary

Dernière journée de marche. Des prévisions météo nous enjoignent à partir plus tôt que d’habitude. Notre guide espère traverser le Col de Mary avant l’apparition de l’orage, qui devrait pointer aux alentours de 11 h. Départ à 6 h donc.

Nous pénétrons plus profondément dans le Val Maria, ce qui permet d’en découvrir de nouveaux trésors. La Cascade de Stroppia est, en ce début juillet, très riche en eau. Elle désengorge les eaux du Lago Nera pour alimenter le paradis terrestre dans lequel nous évoluons. L’aube en façonne les ombres et couvre d’or les mélèzes encore trempées de la rosée matinale.

Nous entamons l’ascension et rejoignons bientôt le vallon. Des nuages ont couvert la vallée. Seuls quelques sommets de massifs lointains parviennent à sortir leur tête de la brume. Je me dis que c’est à cela que doit ressembler le domaine des dieux.

Nous arrivons au Col de Mary, et la pluie se met à tomber. Elle est finalement plutôt passagère. Nous entamons la longue descente, passons par le vallon de Mary, traversons la forêt jusqu’à retrouver l’Ubaye. Nous abattons les derniers kilomètres qui nous séparent de Maljasset. C’est dans ce magnifique petit village que se termine la randonnée.

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Un commentaire

  1. ouha merci pour ce voyage qu’on a pu faire grâce aux belles photos…. Continuer à nous partager, c’est tellement bon de s’échapper quelques moments, en lisant vos articles!

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