Trabzon, les montagnes au bord de la Mer Noire
Bientôt, il fut temps de faire demi-tour. Pendant trois semaines, nous avions poussé la route vers l’Est, les derniers jours au forceps. Aux frontières de l’Iran et de l’Arménie, il a fallu mettre fin à la course. Plus qu’une semaine pour rentrer en Belgique. Pas question de refaire la même route. Pour le retour, nous passerons par Trabzon, dans le Nord de la Turquie.
La Turquie présente une grande variété de paysages. L’Est est semi-désertique, fait de montagnes et de plaines arides où les zéniths sont cuisants. Tandis qu’à l’ouest, les territoires plongent dans la mer Égée et profitent d’un climat méditerranéen.
La chaine Pontique
Le Nord, lui, est très montagneux. Une longue chaine de montagnes, la chaine Pontique, se découpe pour constituer une barrière naturelle face à la Mer Noire. On y trouve de vastes forêts de conifères, mais en été, les côtes sont chaudes et humides. On parle de climat pontique, un subtil mélange entre climats tempéré et subtropical.
Les paysages du massif Pontique arrivent comme un cheveu sur la soupe. Voilà des jours que nous baladons notre voiture sur des plateaux arides et tout à coup les Carpates se dressent autour de nous. Les sommets atteignent des hauteurs impressionnantes. Tout est couvert de sapins, de mélèzes, peut-être des épicéas. Le spectacle de cette route, qui relie Erzurum à Trabzon, vaut à lui seul le détour.
Trabzon
Trabzon est située sur la côte Nord-Est. C’est une ville portuaire mouillée des eaux du Sud de la mer Noire. Elle fut depuis l’antiquité un important carrefour commercial entre l’Europe et l’Asie.
Au Moyen Âge, Trabzon était la capitale de l’Empire de Trébizonde. Ce petit État byzantin a réussi à prospérer pendant plus de deux siècles, laissant des vestiges qu’on peut encore observer dans la ville. C’est le cas de l’église Sainte-Sophie, transformée en mosquée, qui reflète le patrimoine culturel de la région.
L’ambiance de la ville est électrique et la circulation chaotique. L’urbanité est dense et étendue sur plusieurs étages. Pas de promenade en bord de mer, mais une longue route. Trabzon ne propose pas de plages ni d’accès à la mer (il faudra s’éloigner pour en trouver). C’est une ville qui abrite un port industriel et où mouille de nombreux paquebots.
La ville comporte bon nombre d’artères de commerce. Partout sont exposées les couleurs de l’équipe de foot, Trabzonspor, la seule rivalisant avec le big three stambouliote : le Galatasaray, le Fenerbahçe et Beşiktaş. Autant dire que le club jouit d’une popularité sans précédent.
Musée de la ville de Trabzon
Le Musée de la ville de Trabzon nous plonge dans les origines de la ville. Il est aussi une occasion de se plonger dans les particularités culturelles des peuples entourant la mer Noire. Disposé sur plusieurs étages, il est une bonne introduction à la ville, et, plus largement, à la région.
Site web du musée: ici.
Musée de Trabzon
Il est facile de les confondre, mais le Musée de Trabzon est à distinguer du précédent. Il est l’un des plus beaux musées régionaux de Turquie. Plus précisément, il s’agit d’une maison musée, une magnifique demeure construite au début du XXe siècle par le banquier grec Kostantinos Theofylaktos. La bâtisse est remarquable, décorée d’éléments rococo et néoclassiques. On y trouve une multitude d’objets divers, de l’ornementation, des sacs, des montres, ainsi que de nombreuses pièces en bronze et des artefacts byzantins.
Le monastère de Sumela
Nous n’avions pas le temps de nous y rendre, mais le monastère de Sumela avait tout du lieu incroyable. Situé à environ une heure de route de Trabzon, l’édifice est incrusté dans une façade du parc national d’Altindere, toisant l’immensité des forêts.
Le site fut fondé au 4e siècle par des moines grecs originaires de Colchide (Géorgie actuelle). Il atteint sa grandeur actuelle sous l’empire de Trébizonde, et peu ou prou conservé sa forme jusqu’à aujourd’hui.
Accès au monastère : pendant la saison touristique, des dolmuş (minibus turcs) relient Trabzon au monastère, avec un passage par la ville de Maçka.
Il est également possible de prendre un bus incluant en plus un trajet jusqu’à la grotte de Karaca, autre point marquant de la région.
Départ de Trabzon
L’étape fut de courte durée. Nous reprenons les routes nous menant au centre du pays. Nous installons notre camp près d’un lac, dans la région de Sivas.
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