Organiser un voyage à pied : idées et pratiques

J’avais eu l’occasion de revenir, dans un de mes articles, sur les vertus de la marche, mais aussi sur sa puissance intrinsèque. La marche est l’activité la plus simple qui puisse exister, la plus triviale : se déplacer. Mais elle recèle aussi une profondeur insoupçonnée. Organiser un voyage à pied, c’est choisir de redécouvrir le monde à hauteur humaine.

Lorsque vous marchez, le monde entier vous sert de terrain de jeu. Avec la marche, tout ou presque devient accessible. Là où aucun transport ne pénètre, le piéton peut tenter une approche. La marche est l’invitation des petits sentiers, des fins de route. Une entreprise par laquelle, profitant d’une brèche dans la lisière, on part à la découverte des secrets des bois. Elle est la porte d’accès aux derniers mystères du monde, là où le bitume n’a pas encore pu asseoir son emprise.

La marche est aussi une méditation, un travail introspectif. Lors d’une randonnée, on ne peut rien faire d’autre que de marcher. Voilà qui dépouille de toute prise de décision, de tout tracas de savoir quoi faire. L’esprit peut alors s’offrir au présent.

Au présent, à soi, mais aussi au monde. Car il n’est pas si vrai que marcher soit la seule chose à faire. L’observation est centrale. Le rythme de la marche permet cette observation, suffisamment lente pour que les détails soient accessibles. Et puis il y a les spectacles, les panoramas, les splendeurs des paysages dont le monde nous récompense pour nos efforts.

Bien s’équiper

comment s'équiper pour organiser un voyage à pied

Si vous souhaitez voyager à pied sur plusieurs jours, un bon équipement devient essentiel. Évidemment, il y a les indispensables du marcheur, le sac à dos et les chaussures. Il s’agit là de l’équipement minimum. Après, cela dépendra du type de marche, dont le large spectre va de la flânerie dans les bois à la rando de hautes montagnes, et fera varier l’équipement de façon significative. La meilleure façon de se préparer reste donc de demander conseil dans les magasins spécialisés.

La règle d’or, c’est selon moi de voyager le plus léger possible. Essayez de ne jamais dépasser les 10 kg à porter. Le luxe de la légèreté compensera largement celui des objets laissés chez soi. La marche, c’est aussi l’occasion de revenir à l’essentiel, et donc, de se dépouiller au maximum du superflu.

Quid de la lecture ?

quelles lectures emmener en voyage à pied ?

Il est vrai qu’entre les journées de marche, il y a tous les « interludes », ces espaces à combler, entre les repas et l’heure du dodo, vide d’activités. Dans ces situations, la lecture est pour moi le meilleur remède à l’ennui. Mais les livres pèsent du poids, et en porter trop contredit l’idée de dépouillement évoquée précédemment.

Quelles solutions envisager ? La liseuse est forcément la solution la plus efficace. Son autonomie est en général largement suffisante pour tenir plusieurs semaines. Toutefois, les amoureux du papier pourront regretter la disparition de l’objet livre, son poids, ses odeurs, la sensation qu’il procure dans les mains. Bonne nouvelle, il est possible d’en trouver dans les refuges, et de réaliser des échanges. Vous pouvez alors partir avec un livre, puis laisser le hasard mettre de nouvelles lectures entre vos mains.

Les sentiers balisés

Il y a en France et en Belgique trois types de sentiers balisés. Les Grandes Randonnés (GR), les sentiers de Grandes Randonnée de Pays (GRP), et les sentiers de Promenades et Randonnées (PR). Il est possible de réaliser ces itinéraires en entier, de n’en faire seulement qu’une portion, ou d’en réaliser la totalité en les séquenceant en plusieurs voyages.

Les GR sont en général des voyages de plus long cours, même si leur durée est extrêmement variable. Le GR 34, ou sentier des douaniers, longe les côtes bretonnes pour un parcours de 2 000 km. La plupart du temps, les randonneurs ne réalisent que certaines de leurs portions. Le GR 20 lui, fait quelques 180 km, et est généralement réalisé de bout en bout.

Les Gr de pays ont l’avantage d’inviter à la découverte d’une région particulière, bien plus localisé, grâce à un parcours formant une boucle. Ici encore, la longueur de l’itinéraire varie. Enfin, les sentiers de Promenades et Randonnée sont des itinéraires courts, qui ne nécessitent pas plus d’une journée. Voir les GR & sentiers officiels.

Les cartes IGN

Il est aussi possible de fabriquer soi-même son itinéraire, notamment en recourant à des cartes IGN. Ces dernières, à des échelles variables, peuvent se montrer très précises. Leur lecture et leur observation constituent parmi les grands plaisirs de la préparation du voyage. On imagine les paysages, les routes, les crêtes, les sommets, les églises perdues au fond des bois. Notre curiosité et notre inspiration demeurent nos seuls guides.

Ces cartes IGN sont facilement accessibles en ligne, tant en France qu’en Belgique, et couvrent l’intégralité des territoires. Avant de planifier votre itinéraire de randonnée, pensez à les consulter.

La randonnée thématique

Pourquoi ne pas imaginer un itinéraire autour d’une thématique précise ? La randonnée thématique peut être l’occasion d’allier la marche à d’autres plaisirs et centres d’intérêts.

La randonnée gastronomique

Un itinéraire pensé autour de la découverte d’un produit, d’une cuisine, d’un terroir. Le plaisir gustatif de l’étape peut constituer la motivation du départ. Pléthore de randonnées peuvent être pensées autour de la gastronomie. Des sentiers balisés existent aussi, comme la route des trappistes en Belgique, qui réunit les trois abbayes trappistes de Wallonie.

bière sur un tonneau

La randonnée culturelle

Alterner la marche avec de la visite, voilà qui peut constituer un voyage contrasté et varié. Les GRP, les Grande randonnées de pays, se prêtent bien à ce genre de randonnées. Elles sont l’occasion de découvrir le patrimoine d’une région. Il existe par exemple un sentier reliant les châteaux de la Loire, de même qu’une randonnée permettant la découverte des vestiges cathares.

La randonnée spirituelle

Faire de la randonnée un voyage introspectif, méditatif, et lui donner un caractère initiatique, voilà qui peut donner de nouvelles inspirations. Les pélérins sont probablement parmi les plus grands arpenteurs de routes, et leurs pèlerinages sont des itinéraires tout tracés.

Le saint Jacques de Compostelle est sans doute un des plus célèbres.Son sentier traverse principalement la France et l’Espagne, et mène ausanctuaire de Saint-Jacques à Santiago de Compostelle, en Galice, là oùla terre s’arrête. Un chemin de plus de 800 km, dont il est possible den’en faire qu’une portion, au travers de montagnes et de vallées, deplaines et de forêts, cheminant d’un village à un autre, et glanant desrencontres au gré des refuges.

Un autre pélérinage permet de battre les chemins jusqu’à Rome. La via Francigena peut prendre pour point de départ l’abbaye de Canterbury, en Angleterre, et contitue dès lors une véritable traversée de l’Europe de l’Ouest permettant de ressentir sa mosaïque de paysages et de climats.

cathédrale de saint jacques de Compostelle, fin du pèlerinage

Lire aussi : 5 jours de randonnée dans le Queyras

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